12 décembre 2006

Coup bas


























Je vais me le faire.
Aucun doute la-dessus. Ca fait deja deux ou trois fois que je gagne. Y a pas de raison que cela ne continue pas. Je le rattrape deja.
En plus il doit etre un poil stresse la. Vu la gamelle qu il s est mange hier, c est bien normal. L ami Pascal a tente un saut avec sa becane. Ca faisait une journee que l on tracait sur la piste devant nous amener a Pak Xeng. Ca nous permettait de couper pour rejoindre la route numero 1. 84 km annonces. On a bien passe Pak Xeng, mais pas de route 1. On a pas du tourner ou il fallait. Pascal aurait vu une route de terre qui montait sur la gauche. Peut etre que c etait la. Nous on a trace tout droit comme des gros couillons. Maintenant l heure a bien tourne et on est toujurs pas sorti de cette maudite piste. Alors on peut bien s accorder trois petites minutes de plaisir. Donc Pascal El Cascador va tenter un petit saut sur cette petite surelevation de la route dans ce petit virage. Les appareils photos sont prets pour immortaliser l evenement. Et le contraire aurait ete dommage. Pascal accelere, Pascal approche de la bosse, Pascal est sur la bosse, Pascal tire sur son guidon avec l espoir illusoire de voir une de ses roues se lever, Pascal ne saute pas, Pascal est derriere la bosse, Pascal n arrive pas a prendre le virage et Pascal... disparait dans le fosse qui borde la route !!! Mais Perrin prend le relais. La ou un etre humain normal se serait casse trois bras, nous ne trouvons qu un Perrin sans une egratignure. La ou un etre humain normal aurait devale la pente vertigineuse qui se trouvait de ce cote de la route, nous ne trouvons qu un Perrin retenu par un epais feuillage et par des bambous, qui auraient empale n importe quel etre humain normal. La ou une moto d etre humain normal aurait voile sa roue, perce son reservoir, arrache tous les cables electriques et le pot d echappement, la moto de Perrin n a a se plaindre que d un phare tordu...
Je vais me le faire. Je vais l avoir a l usure. Il fatigue, ca se sent dans ses trajectoires.
La nuit precedente n a ete ni longue ni confortable. Ca l use ca. On a roule toute la journee sur la piste. Il etait evident que nous etions perdus mais nous entretenions l espoir de retomber sur la 1 plus loin que prevu. Au bout de 3 heures, on n avait meme plus idee de l endroit ou nous pouvions nous trouver. Et ce n etait pas notre carte routiere, qui va de Shangai a Bali qui allait pouvoir nous etre d une grande aide. C etait deja pas mal qu elle indique la route 1. Du coup la nuit est tombe sur nos pauvres tetes. On a roule encore pendant trois heures. Perdus, reperdus et rereperdus, nous sommes arrives dans un village ou on nous indique, n Lao, une direction potentielle. On y a pas eu le meme succes que de jour. A la lumiere du jour, chaque village traverse nous faisait imaginer ce qui arrivait au GI venus liberer la France en 44, tout les gamins accourent au bord de la route pour nous saluer, les adultes arretent leur travail pour nous sourire - et non pas pour se moquer de nous, avant que les mauvaises langues fourchues de viperes ne parlent eheh. Enfin, apres que Tony ait visite toutes les ornieres des pistes Lao une a une, et que je me sois envole apres avoir roule dans deux ou trois nids de dinde (c est comme un nid de poule, mais en plus gros), nous avons retrouve la route 1. Dans la mesure ou nous ne savions pas du tout a quel niveau de la route nous nous trouvions, nous avons prefere nous arreter sur le bord de la route pour bivouaquer apres avoir traverse quelques villages endormis.
Il est mort. ca fait deux attaques qu il repousse mais la prochaine est la bonne.
La journee suivante nous fait rouler sur la route 1. On l a bien merite. Quelques kilometres apres l endroit ou nous avons dormi, un panneau nous gratifie d un magnifique : "We are proud to have tigers here". On craignait de se faire bouffer par les insectes en s endormant et on apprend qu on a dormi au milieu d une zone peuplee par des tigres en se reveillant. Mieux vaut ca, si on avait su la presence des tigres avant, il n est pas sur qu on aurait bien dormi. Au passage, pour plus de securite, on avait adopte un papillon domestique. Georges. Comme le yeti, sauf que c est un papillon. Il repondait a son nom et obeissait aux ordres. Au final, on l a laisse la bas. Y avait plus de place sur les motos. Au final, sans vraiment comprendre pourquoi (on comprendra le pourquoi quelques jours apres mais ce n est pas dans la periode que je dois rediger), on est retombe sur la route 1 beaucoup plus tot que prevu, ce qui nous fait beaucoup de kilometres a parcourir. Notre budget est limite faute d abondance de banques dans ce pays. Nous economisons donc l essence en se faisant de grandes descente de plusieurs kilometres en roue libre. C est la que Pascal et moi nous livrons a des courses de pilotages effrenees auxquelles Tony ne peut participer car son frein avant etant toujours un peu serre (par on ne sait quel miracle), il se retrouve derriere en 15 metres a peine. Les deux premieres manches ont tourne a mon avantage apres nous avoir fait passer pour des tares lors des traversees de villages ou les gosses nous saluaient, un brin interloques par ces etrangers qui passaient en position aerodymamique sur leur moto roulant sans bruit a la vitesse folle de 30 km/h. La troisieme manche se passe en debut d aprem. Cette fois ci ce n est plus du bitume mais un sol en terre parseme de gravier qui le rend glissant. Pour pimenter le tout des camions empruntent la route en sens inverse mais le pourcentage de la montee ne leur permet que du 10 km/h. Pascal a pris de l avance. Mais j arrive a le rattraper. Dans ce virage, c est sur, je le double. Ca y est, je lui fais l exterieur. Mais ? Le pleutre, il me fait une queue de poisson pour m empecher de passer. Scandale ! Et voila son sac, attache a l arriere de sa moto, qui se rapproche dangeureusement de mon guidon. Impact. L inevitable arrive, ma poignee d embrayage s accroche a une de ses lanieres. ca me devie, je pars sur le bas cote. Ma roue chasse dans les cailloux. Je me vautre. Adieu Viet Nam, Cambodge et autres contrees, adieu plages thailandaises et thailandaises en maillot, adieu oreos generiques, adieu Georges, mon voyage s arrete ici... Ah ben non. je m en tire avec quelques egratignures et une chtite foulure du pouce droit, et une moto un poil deglinguee. Pitain. C est meme pas de ma faute.
Pour finir ma periode, nous continuerons a rouler jusqu a la nuit tombee pour arriver, creves, a la ville de Nam Noen ou nous ne trouverons qu une petite guesthouse ou la temperature de la douche nous dissuadera de nous y tremper longuement.
Pansement, dodo.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi je dis.. Pascal, que ton ange gardien il a vraiment beaucoup de boulot, il doit être épuisé! hahhahahaaaaaaaaa ;-)
Continuez comme ça les gars, vous nous faite hurler de rire!!!

Anonyme a dit…

Tarés !!!!!
Rien à ajouter.

Anonyme a dit…

Vous etes de grands malades.